Pierre, pour Mémoire





 
Texte d'Anne-Marie Roy
Editions Actes-Sud


Mise en scène et interprétation
François Duval

Scénographie R. Natale

Photos Jacques Polony



«Je dirai que ce livre est l'une des conditions inhumaines qui font que la littérature peut exister. Que ce livre fait partie de nos consciences et de notre aveuglement. C'est l'insensé de l'homme qui fait tout à coup surface en explosant avec un cri effroyable, étranglé, qu'on entendra très loin sur les falaises.»
Denis Roche

Extrait de la préface de Pierre, pour Mémoire d'Anne-Marie Roy (Editions Actes-Sud)


Le spectacle a été joué 80 fois dans des lieux tels que :
Théâtre de la Ville-les Abesses (Paris), Scène Nationale de Niort-Le Moulin du Roc, Scène Nationale d'Alençon, Scène Nationale d'Albi-L'Athanor, Théâtre de Cavaillon, Théâtre du Muselet, Les Sept Collines (Tulle), Maison des Arts de Laon etc...

Ce spectacle a été enregistré pour les programmes de Radio France.



Presse


L'art indicible de François Duval, acteur sensible à la douleur


La douleur, et la rémission de la douleur, que joue François Duval, ou qui selon Marguerite Duras, jouent en François Duval, sans nous être jetées au visage, sont autant plus «magnétiques» qu'elles sont tout à coup brisées par une crise, d'une violence inouïe, plus prolongée, plus sauvage, et plus «dégesticulée» si l'on peut dire, que le crise d'épilepsie, qui électrise l'acteur, qui l'envoie bouler aux quatre coins de la scène, comme s'il s'échappait en folie tout ce que François Duval, jusqu'à ce moment a modéré, assourdi.
Un texte et un jeu d'une très grande beauté. Et qui ne cessent pas lorsque c'est fini. [...]
Il [ce Pierre] est simple et superbe, le décor, rien qu'un tissu fluide, bleu, blanc, un peu comme un ciel, et les quatre ou cinq cartons de déménagement que Pierre n'ouvrira sans doute pas, pour peu qu'il renferment quelque chose. Et le mot «déménagement», pas une seconde n'est ici l'écho de son synonyme, «déraison», mais un synonyme qu'il avait encore au XIXe siècle, quand Balzac écrivait: «Je suis acoquiné à la vie, j'aurais de la peine à déménager».
Michel Cournot | LE MONDE  


Et, comme Anne-Marie Roy jadis, nous écoutons aujourd'hui, médusés, ce frère incarné par François Duval. Parfois, le trop plein de détresse déborde en gestes furtifs. A d'autres moments, c'est l'inverse : la maniaquerie – se raccrocher à l'alignement de trois cartons, ou bien lisser la bâche avec application... Dans le silence, comme dans le verbe, à chaque instant, François Duval fait de Pierre un frère extérieurement lointain et intérieurement très proche de chacun de nous
Jean-Marc Stricker
| FRANCE INTER


François Duval lui prête la poésie, la stupeur d'un héros blessé, d'un preux qui aurait traversé en boitillant des pays peuplés de monstres. On ne le plaint pas, on l'admire.
Frédéric Ferney | LE FIGARO


Le comédien François Duval avait lu ce livre, le premier publié par les éditions Actes Sud, Hubert Nyssen ayant été frappé par la force du texte d'Anne-Marie Roy. Il a attendu quinze ans pour oser affronter un plateau. Un admirable moment qui bouleverse et dérange tant la vérité y semble nue.... Et pourtant c'est d'interprétation qu'il s'agit.
[...] François Duval, aujourd'hui, seul sur un tapis froissé, jouant avec des caisses de carton comme un enfant jouerait avec des cubes, tente l'impossible et y parvient: le spectacle (puisqu'il s'agit bien de théâtre, de jeu, d'interprétation) est d'une admirable force, d'une pudeur totale, d'une éblouissante justesse. François Duval, de toutes ses fibres, de tout son corps – et il y a comme une chorégraphie spirituelle dans cette proposition- de toute son âme a-t-on envie de dire, se livre comme Pierre se livra à sa sœur, se délivra de tant de souvenirs... Mais jamais ne s'efface la souffrance. Pierre le savait, comme sa sœur, comme François Duval le sait et nous le dit.
Armelle Héliot | LE QUOTIDIEN DU MEDECIN